Pour ce défenseur de l’environnement, l’agroécologie constitue un outil puissant, un cadre formidable de pouvoir faire la promotion d'une agriculture résiliente face aux changements climatiques.
"Notre agriculture est émettrice du CO2 que ce soit dans la déforestation, l'utilisation des intrants, le transport du matériel, etc. Aujourd'hui, la lutte anti vectorielle dans l’agriculture peut se faire de façon traditionnelle qui est aussi scientifique mais qui ne fait pas appel aux polluants chimiques synthétiques fabriqués en laboratoire. Donc il va falloir que le Togo intègre dans sa contribution déterminée (CDN), l'agroécologie comme une voie à soutenir, à financer", propose Sena.
Parti de sa préfecture natale, Kpélé (160 Km au nord-ouest de Lomé) en 2001, aujourd’hui, le directeur exécutif de la JVE a su porter ce message autour de la bonne gestion de l'agriculture locale, familiale et des ressources naturelles dans 28 pays en Afrique.
"Aujourd'hui, on ne joue plus le rôle de gardien de tour de contrôle. Parce qu’avec la communication et la sensibilisation, l'information est presque arrivée à tout le monde. Ce que nous faisons maintenant, c’est de proposer les alternatives aux jeunes, aux paysans, aux autorités et également aux hommes de l'agrobusiness. Les alternatives sont là. S'il faut embrasser l'agroécologie, la question ne se pose même plus", martèle-t-il.
En clair, JVE fait la promotion de l’agriculture rotative (la capacité à semer une diversité de choses dans le même champ), l'association des espèces fertilisantes, la capacité d'être à l'écoute des plantes, la capacité à récolter pour éviter les pertes.
Mais pour que la mayonnaise puisse prendre, il plaide pour un recadrage au niveau de la politique agricole togolaise axée elle-même sur la politique agricole communautaire de la Cédeao qui donne peu d'espace à l'agroécologie.
"Elle fait beaucoup plus de promotion de l'agriculture classique qui nous cause des cancers, du diabète, de l'endettement, etc. C'est pour ça qu'il faut faire un recadrage à ce niveau et permettre à ce qu'il y ait une approche holistique pour que les secteurs de l'environnement, les secteurs de la foresterie, les secteurs de la planification, les secteurs de l'éducation, les secteurs de la gestion de l'eau puissent tous s'impliquer dans l'agriculture", signifie Sena Alouka.
Il encourage par ailleurs toute la jeunesse africaine à se lancer dans l'agroécologie parce que justement, insiste-t-il "l'économie verte et l'économie bleue offrent des opportunités de gagner son pain aujourd'hui normalement".